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L'abeille noire de Sologne et du Gâtinais

En un mot...

Présentes en France depuis plusieurs millénaires, l’abeille noire de Sologne et celle du Gâtinais, autochtones de la région, sont menacées de disparition par l’importation massive d’essaims de génétique étrangère sur leurs territoires d’origine. Parfaitement adaptées à leur environnement, ces abeilles sont pourtant les seules capables de valoriser certains espaces naturels sensibles comme les landes à bruyères. La mise en place d’un conservatoire pour l’abeille noire de Sologne au sein d’une zone préservée exceptionnelle, le parc du château de Chambord, permet aujourd'hui de repérer, de collecter et préserver cette génétique unique. Lorsque les effectifs seront stabilisés au sein de la zone conservatoire, le conservatoire pourra diffuser largement ces abeilles afin de permettre aux apiculteurs de Sologne de travailler avec cette race adaptée à leur milieu.

Carte d'identité

65 colonies en conservatoire, 100 à 150 chez les apiculteurs du territoire

Un apiculteur professionnel

Production de miel

L’abeille noire, Apis mellifera mellifera, est la sous-espèce endémique d’abeille domestique en France. Présente depuis plusieurs millénaires, cette espèce s’est diversifiée en différents écotypes spécifiques à chaque région d’implantation. Les abeilles de chaque écotype sont adaptées à leur milieu et adoptent un rythme adapté à celui des floraisons. L’abeille noire de Sologne est une race rustique, capable de vivre dans les milieux pauvres forestiers.

D’autres espèces d’abeilles existent en Europe et dans le monde. Leurs caractéristiques sont différentes de celles de l’abeille noire : peu adaptées au milieu dans lequel elles sont introduites, elles sont moins rustiques, moins économes et nécessitent d’être nourries. Elles sont par contre plus précoces et plus productives, ce qui a suscité l’intérêt des apiculteurs. Depuis le début des années 2000, les importations de ces abeilles de races étrangères se multiplient.

L’invasion massive de son milieu par ces nouvelles butineuses menace l’abeille noire de Sologne : en effet ces différentes sous-espèces peuvent se croiser, et le métissage des abeilles noires avec ces races étrangères entraîne une perte irréversible de son patrimoine génétique. De plus ces métissages donnent naissance à des essaims fragiles, agressifs et inadaptés au milieu.

La généralisation des importations d’essaims fait craindre à très court terme une disparition définitive de l’abeille noire en France. La sous-espèce est déjà éteinte en Allemagne.

Les origines

Description

Apis mellifera mellifera est une abeille grande, plutôt trapue, de coloration globale foncée, et qui présente de nombreux poils bruns sur le thorax. Au vu des nombreux croisements avec d'autres abeilles, il est délicat de distinguer les origines des abeilles à l'oeil nu. Ce sont les analyses des détails des veines présentes sur les ailes qui permettent d'estimer le pourcentage de génétique "abeille noire".

L'abeille noire comprend de multiples sous-espèces, chacune adaptée à son milieu. Toutes doivent donc être préservées : bretonne, landaise, francilienne, provençale, auvergnate... et bien sûr solognote.

En Sologne, les abeilles ont un rôle de pollinisateur important dans les écosystèmes forestiers et pour l'agriculture : en butinant les fleurs, elles assurent la reproduction des végétaux. L'abeille noire solognote est parfaitement adaptée à ces milieux très pauvres, contrairement aux abeilles importées: ces dernières s'activent plus tôt, consomment énormément et ne reconnaissent pas les miellées spécifiques.

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Crédit photo Pierre Aucante

Le projet de 

sauvegarde

Le Conservatoire de l'Abeille Noire Sologne Orléanais (CANSO), appuyé par l'URGC dans son projet scientifique, regroupe les souches d'abeilles noires les moins métissées possibles, repérées puis collectées sur le territoire de la Sologne. Elles sont ainsi isolées sur un territoire contrôlé, afin de sécuriser ces ressources génétiques.

L'objectif est ensuite de diffuser la génétique conservée aux apiculteurs intéressés, professionnels comme amateurs. Le but de ce conservatoire n’étant pas de mettre sous cloche mais de préserver l’espèce pour pouvoir ensuite assurer sa rediffusion.

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Crédit photos : Pierre Aucante

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