L'âne Grand Noir du Berry
En un mot...
L'Ane Grand Noir du Berry est un des symboles de ce territoire, repris à l'envi sur tous les supports de communication vantants les mérites du Berry. Pour autant, la race, malgré le travail des éleveurs et des bénévoles, est très menacée aujourd'hui avec seulement 30 femelles reproductrices enregistrées en 2019. L'association Française de l'Ane Grand Noir du Berry (AFAGNB) créée en 1994, oeuvre à sa sauvegarde et sa valorisation avec l'URGC, afin que ce Trésor du Berry reste bien vivant !
L’Ane Grand Noir du Berry a été sélectionné au 19ème siècle essentiellement pour les besoins des travaux agricoles locaux. En effet, dans le Boischaut, pays de bocage situé dans le sud du Cher et de l'Indre, les paysans des nombreuses petites exploitations avaient surtout recours à l'âne comme animal de trait. Ils ont donc sélectionné des sujets grands mais dociles pour les aider au travail des champs et des vignes. A partir du milieu du 19ème siècle, les ânes ont également servi à la traction des péniches sur les canaux. Mais, sans contrôle officiel, il est délicat de suivre les origines exactes de la race, et rien ne garantit qu'à cette époque, les animaux étaient effectivement tous grands et noirs. Les témoignages, documents et photos sont bien plus nombreux à partir du début du 20ème siècle, qui montrent de grands ânes noirs au travail dans les champs, attelés à des carioles ou encore hâlant des péniches.
La population baisse ensuite progressivement, jusqu'à quasiment s'éteindre à la fin des années 80.
Les origines
Description
Le mâle mesure de 1m35 à 1m45 au garrot et la femelle de 1m30 à 1m40. La robe est unie, de noir à bai brun foncé, le ventre gris blanc. Le poil est ras chez l’adulte en pelage d’été. La tête est rectiligne, les oreilles de la moitié de la longueur faciale, le bout du nez gris blanc. L’encolure est forte, le poitrail ouvert, le dos droit, l’arrière main ronde.
L’âne Grand Noir du Berry est utilisé pour le loisir, avec notamment l’attelage, mais aussi pour l’équithérapie. Son utilisation pour le travail reste très marginale bien que parfaitement adaptée au maraîchage et à la petite agriculture.
Crédit photo Frédéric Picouet
Le projet de
sauvegarde
Vers la fin des années 80, l’association « les Thiaulins de Lignières » recense les derniers sujets et crée la foire aux ânes et aux mules. En 1993, l’Association Française de l’Ane Grand Noir du Berry est créée avec pour objet la sauvegarde et la promotion de la race. La race est reconnue officiellement en 1994. Depuis 2007, l'URGC soutient techniquement l’association pour la maîtrise génétique et les recommandations d’accouplement dans le but de limiter l’augmentation de consanguinité
Aujourd'hui les naissances ont chuté de plus de 50% en raison d’un défaut de mise à la reproduction des femelles pourtant fertiles. Seulement 25 ânons naissent par an. En cause : difficultés structurelles d'élevages, disparition des primes d'élevage, destination des ventes des reproducteurs à des éleveurs non engagés dans la reproduction, faible taux de réussite de l’insémination artificielle en semences congelées pour les espèces asines,... Pourtant la demande, notamment d'agriculteurs engagés dans une filière équidés de travail, est croissante et n'est pas satisfaite. L'association a donc redéfini en 2023 un programme d'élevage à la hauteur de ces enjeux. Des financements sont donc recherchés pour mettre en œuvre ce programme à la fois ambitieux et nécessaire. Parallèlement l'enregistrement des animaux dans une base de données généalogiques et sa sécurisation restent crucial.
Nos actions 2024
Crédits photos : Frédéric Picouet ; URGC