La chèvre cou-clair du Berry
En un mot...
Présente dans le Berry depuis les années 1900, la Cou-clair du Berry était la race principale des petits élevages caprins de l'Indre et du Cher avant d'être écartée au profit de races plus productives. Elle serait le résultat du croisements entre les chèvres berrichonnes et des chèvres mantelées importées de Savoie. Elle a frôlé la disparition avant d'être secourue au début des années 2000 par un groupe d''éleveurs passionnés qui ont recherché et pris en charge les derniers individus de la race. Cette association, l'ARCCB, travaille depuis plus de dix ans à la sauvegarde de cette chèvre en partenariat avec l'URGC. Aujourd'hui, les effectifs sont de plus de 280 chèvres, présentes principalement dans leur berceau d'origine : les effectifs remontent doucement, mais la race reste menacée.
La population de cou clair du Berry se serait formée au cours de ce dernier siècle à la suite de croisements entre les chèvres paysannes communes du territoire du Berry et des chèvres importées des Alpes Françaises et de Savoie. Les premières traces de la Cou Clair en Berry remontent aux années 1900. Dans les années 1920-1930, M. Mauvy, grand passionné d’élevage et de sélection caprine, a fortement contribué au développement de cette chèvre de type Cou Clair, souvent appelée « mantelée » à l’époque. Il a aussi participé à sa diffusion dans de nombreux élevages de l’Indre et du Cher. Plusieurs témoignages indiquent que jusque dans les années 50, « la cou clair était LA chèvre du Berry ». A partir des années 60, la modernisation de l’agriculture s’accompagne de l’homogénéisation des races et variétés. Toutes les populations animales locales, Cou Clair du Berry compris, subissent cette orientation et disparaissent petit à petit des élevages.
Les origines
Description
La chèvre cou clair du Berry est reconnaissable facilement à son patron particulier : son poil est de couleur claire à l'avant, et foncé ou noir à l'arrière. Le poil est ras ou mi-long, parfois long sur le dos et l'arrière de l'animal. On distingue deux taches claires caractéristiques sur le flanc et la jambe, ainsi qu'une virgule plus foncée sur la joue claire. Elle a des cornes divergentes et incurvées vers l'arrière.
C'est un animal rustique avec une bonne qualité de lait, qui compense un volume de production légèrement inférieur à la race alpine. Elle est adaptée à l'écopâturage et à la vie en plein air, valorise bien toutes les ressources en pâturage et est peu sensibles aux maladies. C'est une chèvre familière, en général proche de l'homme.
Au début des années 2000, quelques passionnés, ayant pris racine dans le Berry, prennent conscience de l’existence de cette chèvre locale. Après avoir prospecté aux alentours, quelques spécimens sont retrouvés. En 2001, l’Association pour le renouveau de la chèvre Cou Clair du Berry (ARCCB) est créée.
Depuis maintenant près de 20 ans, les membres de l’ARCCB, accompagnés par l'URGC, se battent pour sauver la Cou Clair du Berry. Cette association s'est donné pour objectifs de sauver la chèvre Cou Clair du Berry et de travailler à sa reconnaissance officielle. Pour cela, il faut pérenniser et augmenter les effectifs qui sont actuellement très faibles tout en maîtrisant leur consanguinité. Il faut aussi faire connaitre cette chèvre au plus grand nombre.
Le projet de sauvegarde
Comme tous les ans, le suivi de la population est absolument crucial pour le développement de la chèvre cou-clair du Berry. Il faut compiler les informations transmises par tous les éleveurs, amateurs comme professionnels dans une base de données généalogique : naissances, décès, ventes d'animaux... A partir de six mois, les chèvres doivent également être pointées, c'est à dire qu'on observe si elles correspondent bien au standard de la race.
En 2024, les éleveurs poursuivent leurs actions pour favoriser l'installation de nouveaux éleveurs : diffusion de documents d'information sur la race et de fiches-type d'élevages, interventions dans divers contextes... Mais aussi appui aux éleveurs qui sont à la recherche de lots de chevrettes.
De façon générale, l'ARCCB souhaite accompagner au mieux les éleveurs, qu'ils soient amateurs ou professionnels, en mettant des outils et recommandations à leur disposition : aide à la vente et à l'achat de femelles, au choix du reproducteur, au prêt de bouc pour les amateurs, à la déclaration de leur troupeau...
Une pépinière de boucs a été mise en place pour la deuxième année chez un adhérent, afin de garantir la disponibilité et la variabilité de petits boucs pour la prochaine saison de reproduction. Le choix d'un bouc pour la reproduction est capital pour les éleveurs ; il faut pouvoir les conseiller pour limiter la consanguinité dans leur troupeau, malgré le petit nombre de chèvres cou-clairs !
Enfin, l'accent sera mis en 2024 sur la recherche d'éleveurs professionnels : édition de fiches techniques à destination des éleveurs et futurs éleveurs, interventions en formation...
Tout ceci devrait, dans quelques années, permettre de développer la population, et de la faire peut-être reconnaitre officiellement comme race caprine française !